La ligue des écrivaines extraordinaires : Ann Radcliffe, Jane Austen & Mary Shelley contre Carmilla d'Elisabeth Ebory

by - mardi, octobre 08, 2019

Je continue à vous parler de la Ligue des écrivaines extraordinaires. Vous avez jusqu'à la fin de la semaine (le 11 Octobre très exactement) pour faire tomber les derniers paliers du financement participatif sur Ulule alors je vous propose de découvrir un peu plus les écrivaines qui composent cette ligue extraordinaire. Dans cette article, nous allons parler d'Ann Radcliffe, Jane Austen, Mary Shelley et Elisabeth Ebory.





Depuis l’au-delà que Jeanne-Marie Leprince de Beaumont hante, le projet incroyable de la conteuse est une réussite. En leur révélant leurs aptitudes à penser et agir sur l’univers, elle a éveillé les consciences engourdies des femmes : la Ligue des Écrivaines Extraordinaires est née. Mais la liberté pèse, Ann Radcliffe en ressent le poids des responsabilités sur ses articulations vieillissantes dans la diligence qui l’emporte vers Mary Shelley, éprouvée par les morts de ses enfants et au désespoir après la noyade de Percy, son amour. L’esprit acéré de Jane Austen l’accompagne heureusement pour convaincre la jeune veuve que seule leur alliance vaincra l’abominable Carmilla.


Elisabeth Ebory a dû côtoyer non pas une, ni deux mais trois écrivaines extraordinaires dans ce récit! je lui ai posé quelques questions auxquelles elle a bien voulu répondre (encore merci ;) ).
 

Chut Maman Lit : Tout d’abord, une question un peu bateau : pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas ?


Elisabeth Ebory : Entre deux projets informatiques, j’écris depuis quelque temps des textes de divers formats dans le domaine des littératures de l’imaginaire.
J’ai publié jusqu’ici des nouvelles dans des anthologies (chez Oxymore, notamment),  puis une novella (Novae) et un recueil (À l’Orée sombre), tous deux chez Griffe d’Encre Éditions, il y a une dizaine d’années. Mon premier roman, La Fée, la pie et le printemps, est sorti chez ActuSF Éditions en 2017.


CML : Est-ce que vous pourriez nous parler de votre arrivée sur ce projet et du travail en collaboration avec votre directrice de collection Christine Luce ?
 

EE : Melchior Ascaride m’a contactée par mail pour me proposer le pitch de La Ligue contre Carmilla et me présenter le contexte du projet. C’était franchement très tentant ! Avant même d’avoir les réponses aux quelques questions que je me posais, j’avais accepté ! En fait, le projet était une trop belle friandise : je ne pouvais pas y échapper.
Christine nous a ensuite toutes contactées pour procéder aux présentations.
Travailler avec elle est… comment dire… époustouflant ? Vous voyez quand vous avez envie d’avoir le cerveau de quelqu’un d’autre à la place du vôtre, menu et limité ? Ça vous arrive ? Non ? – Il faudrait sans doute que je vérifie mes vaccins anti-zombie, moi… Mais bref : Christine a soutenu littérairement, culturellement, historiquement et humainement le projet avec un tel engagement et une telle force que je ne peux que dire : « wouaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh »… ce qui reste bien en dessous de la façon dont je devrais décrire cette collaboration.


CML:  Comment se sont passées la rencontre puis la cohabitation avec ces écrivaines extraordinaires ?


EE : Je connaissais leurs œuvres, mais je ne connaissais pas les écrivaines intimement.
Les rencontrer dans leur contexte était assez impressionnant : elles avaient toutes eu un impact formidable sur la littérature anglaise (et mondiale).
Il a fallu les présenter les unes aux autres.
Trois dames de lettres se rencontrent autour d’un objectif commun, ayant tardé à se manifester, et jeté au milieu de leur vie comme un caillou dans la marre, au mauvais moment. Comment cela va-t-il se passer ?
Mettre en scène des autrices que je vénère par ailleurs pour leurs œuvres et leur influence littéraire avait quelque chose de grisant et d’angoissant… Mais ce qui était rassurant – d’une certaine façon – c’est qu’au-delà de leur génie, elles restaient des femmes, avec des préoccupations et des occupations qui me touchaient directement. Mari, enfant, famille, convictions, amitiés, douleurs, regrets, angoisses… Elles ont petit à petit quitté le statut de légende pour devenir un peu plus accessibles. C’était agréable.
Une fois les premières impressions dépassées, je crois que nous nous sommes bien amusées.


CML : Est-ce que le côté « pulp » de la collection est quelque chose qui vous attirez ?
 

EE : Oui. Définitivement oui. Le pulp a une aura qui est vraiment devenue au fil des ans quelque chose qui me fait plaisir. J’imagine à ce mot des traits marqués à grand coup de crayon, des échanges de dialogues pétillants, des pluies de coups de poing, des aventures hors du commun… Bref : oui, j’avais envie d’évoluer dans un univers comics / séries, dans ce bouillonnement où tout est possible, surtout le fun. J’avais envie de m’amuser. Et l’aspect pulp du projet le permettait amplement.
Avec Christine, incontestablement, cela allait se faire dans une ambiance également très littéraire.
Du bonheur !...


CML : Avez-vous envie de continuer l’aventure avec peut-être d’autres récits sur la ligue des écrivaines extraordinaires ?

EE : Personnellement, j’ai très envie de gratter un certain personnage, en effet. Qu’adviendra-t-il des idées qui bouillonnent en ce moment ? L’avenir nous le dira.
Merci pour cette interview !
 


La Ligue des écrivaines extraordinaires sur Ulule : Participer !


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