Le magicien quantique de Derek Künsken
Une des sorties que j'attendais avec impatience en ce début d'année était Le Magicien quantique de Derek Künsken. Après les chroniques d'Apophis et de Lianne sur leur lecture en VO, j'étais curieuse de découvrir ce roman qui mélangeait Hard SF et intrigue à la Ocean's Eleven. Derek Künsken est un auteur canadien et Le magicien quantique est son premier roman.
Belisarius Arjona est un homme quantique. Ses pairs ont été créés pour
pousser les capacités cognitives de l'humain à un niveau extrême. En
fugue quantique, Belisarius est capable de transformer la probabilité en
réalité. Toujours sur le fil, de par sa nature-même, il a trouvé un
équilibre précaire en tant qu'escroc. Et quand un client lui offre une
immense richesse pour déplacer une flotte de vaisseaux de guerre à
travers un trou de ver ennemi, Belisarius accepte la mission et se met
en quête d'un équipage composé de post-humains comme lui, mais aussi
d'une Intelligence Artificielle surpuissante répondant au doux nom de
saint Mathieu. Réussiront-ils leur mission, au risque de déclencher une
guerre interstellaire ?
Attirant ce titre, non ? On se demande ce que va être ce magicien dont nous parle le titre alors que l'on plonge dans un roman de Hard SF, bien loin, je suppose, du magicien à la Gandalf ou à la Harry Potter. Et cet adjectif : quantique, où l'auteur veut-il en venir ? Est ce qu'on va avoir droit à un magicien façon particule quantique... une IA peut être ? En plus, la couv' made in Manchu est encore une fois très réussie tout en étant plutôt minimaliste (perso, j'adore cette teinte de bleu), combo d'autant plus attractif.
Voilà, à peu près toutes les pensées qui me sont venues à l'esprit en commençant ce livre. J'avais bien retenu LA phrase de l'avis d'Apophis "Ocean's eleven revu par Greg Egan" et même sans avoir lu Egan, cette simple accroche m'a vendu du rêve... principalement parce que la Hard SF et moi, c'est pas spécifiquement le grand amour (sauf Liu Cixin bien sûr ;) ) alors une intrigue façon arnaque de haute volée placée dans un environnement SF pur et dur, et bien... j'étais complètement partante.
Derek Künsken nous entraine dans un futur lointain où l'humanité a essaimé à travers l'univers et a colonisé de nombreux environnements. Ces déplacements ont été rendus possible grâce à la découverte de réseaux de trous de vers préexistants (et on n'en sera pas plus). L'histoire prend place dans un coin de l'univers non défini où se côtoie plusieurs branches de l'espèce humaine. Belisarius Arjona est un homme quantique, un Homo Quantus, fruit de plusieurs générations de recherche génétique privée. Une branche de l'humanité peut adaptée à la vie en dehors de La Mansarde qui leur a donné le jour mais Belisarius est un peu le rebelle de sa génération. Il a trouvé dans les arnaques en tout genre, une manière d'occuper son cerveau quantique, capable d'effectuer des quantités faramineuses de calculs. Ce trait génétique est une aptitude comparable à une addiction difficile à étancher et la nouvelle arnaque qu'il prépare à la demande d'une planète sécessionniste s'annonce de suffisamment grande envergure pour étancher un peu sa soif.
A la manière d'un Dany Ocean, il va réunir autour de lui les personnes nécessaires à ce casse planétaire. Cette équipe regroupe les différentes branches de l'humanité avec des Homo Quantus comme lui, un Homo Pupa sorte d'esclave religieux ayant réduit ses Dieux à des otages sans droits et un Homo Eridanus résultat de lourdes modifications génétiques afin de s'acclimater à la vie dans l'eau à très haute pression. Le déroulé de l'intrigue ressemble fortement à celle du film de Soderberg dopée à la science-fiction. Cela donne dans l'ensemble un bon rythme au récit et y insuffle un petit quelque chose d'addictif que j'ai beaucoup de mal à trouver dans certains récits de Hard SF. Cependant, ne vous y trompez pas, le magicien quantique est bien un livre de Hard SF avec une bonne dose de théories sur les moteurs des vaisseaux spatiaux et sur celles des trous de vers, sans parler des IA et des modifications génétiques dans le style post-humanisme. Savant mélange, plutôt (très) réussi.
Je ne ferais que deux reproches à l'auteur, une certaine faiblesse dans ces descriptions de lieux (peut être à dessein) et un rythme dans l'intrigue un peu cassé au moment des révélations finales. Pourtant, Derek Künsken parsème son récit de lieux charismatiques : astéroïdes, planète glacée dont les villes sont enterrées, stations orbitales, etc... tous plus dépaysant les uns que les autres mais pas toujours faciles à imager à partir des descriptions de l'auteur. Cela m'a parfois un peu dérouté mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le livre astucieusement construit.
Au final, Le magicien quantique est un livre de Hard SF accessible pour les lecteurs novices tout en reprenant toutes les caractéristiques du genre pour les connaisseurs. Du rythme, des personnages bien construits et une intrigue qui bien que classique reste efficace, c'est un récit qui sort des sentiers battus. Pour moi, un premier roman réussi où, pour une fois en Hard SF, les personnages et l'intrigue sont également au cœur du récit !
Le cerveau des Homo Quantus était le fruit de travaux poursuivis sur onze générations pour en développer les aptitudes tant mathématiques que géométriques, et pour le doter d'une mémoire eidétique. Cela avait suffi à produire des enfants capables de prouesses mentales remarquables, mais pour affronter les problèmes conceptuels les plus complexes du cosmos, il fallait davantage aux Homo Quantus.
Derek Künsken nous entraine dans un futur lointain où l'humanité a essaimé à travers l'univers et a colonisé de nombreux environnements. Ces déplacements ont été rendus possible grâce à la découverte de réseaux de trous de vers préexistants (et on n'en sera pas plus). L'histoire prend place dans un coin de l'univers non défini où se côtoie plusieurs branches de l'espèce humaine. Belisarius Arjona est un homme quantique, un Homo Quantus, fruit de plusieurs générations de recherche génétique privée. Une branche de l'humanité peut adaptée à la vie en dehors de La Mansarde qui leur a donné le jour mais Belisarius est un peu le rebelle de sa génération. Il a trouvé dans les arnaques en tout genre, une manière d'occuper son cerveau quantique, capable d'effectuer des quantités faramineuses de calculs. Ce trait génétique est une aptitude comparable à une addiction difficile à étancher et la nouvelle arnaque qu'il prépare à la demande d'une planète sécessionniste s'annonce de suffisamment grande envergure pour étancher un peu sa soif.
A la manière d'un Dany Ocean, il va réunir autour de lui les personnes nécessaires à ce casse planétaire. Cette équipe regroupe les différentes branches de l'humanité avec des Homo Quantus comme lui, un Homo Pupa sorte d'esclave religieux ayant réduit ses Dieux à des otages sans droits et un Homo Eridanus résultat de lourdes modifications génétiques afin de s'acclimater à la vie dans l'eau à très haute pression. Le déroulé de l'intrigue ressemble fortement à celle du film de Soderberg dopée à la science-fiction. Cela donne dans l'ensemble un bon rythme au récit et y insuffle un petit quelque chose d'addictif que j'ai beaucoup de mal à trouver dans certains récits de Hard SF. Cependant, ne vous y trompez pas, le magicien quantique est bien un livre de Hard SF avec une bonne dose de théories sur les moteurs des vaisseaux spatiaux et sur celles des trous de vers, sans parler des IA et des modifications génétiques dans le style post-humanisme. Savant mélange, plutôt (très) réussi.
Saint Matthieu était sans doute l'IA la plus complexe de la civilisation, la première de la tant attendue classe Aleph d'IA développée avec les ressources considérables de la Première Banque de la Ploutocratie. [...] Le seul problème, c'est qu'il se croyait le saint Matthieu de la Bible, réincarné au bout de presque deux millénaires et demi pour relancer le moribond culte de la chrétienté. Et malheureusement pour la Première Banque, il n'éprouvait aucun intérêt pour le monde de la finance et des investissements.
Je ne ferais que deux reproches à l'auteur, une certaine faiblesse dans ces descriptions de lieux (peut être à dessein) et un rythme dans l'intrigue un peu cassé au moment des révélations finales. Pourtant, Derek Künsken parsème son récit de lieux charismatiques : astéroïdes, planète glacée dont les villes sont enterrées, stations orbitales, etc... tous plus dépaysant les uns que les autres mais pas toujours faciles à imager à partir des descriptions de l'auteur. Cela m'a parfois un peu dérouté mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le livre astucieusement construit.
Au final, Le magicien quantique est un livre de Hard SF accessible pour les lecteurs novices tout en reprenant toutes les caractéristiques du genre pour les connaisseurs. Du rythme, des personnages bien construits et une intrigue qui bien que classique reste efficace, c'est un récit qui sort des sentiers battus. Pour moi, un premier roman réussi où, pour une fois en Hard SF, les personnages et l'intrigue sont également au cœur du récit !
6 commentaires
(merci pour le lien)
RépondreSupprimerJe suis heureux que tu aies aimé ! Concernant le réseau de trous de ver, on en sait plus dans le roman suivant ;) Merci pour cette critique qui donne envie !
De rien ! Comme c'est toi qui m'a donné envie de le lire, c'est normal ;) Je suis très curieuse de lire la suite, j'espère qu'AMI la publiera !
SupprimerJ'ai beaucoup aimé aussi, ça change comme bouquin.
RépondreSupprimerComplètement, je suis curieuse de voir ce que donneront les autres tomes !
SupprimerMoi je crois que personne ne sait ce que veut dire "quantique" de toute façon. C'est une sorte de MacGuffin de la vraie vie.
RépondreSupprimerJe ne sais toujours pas trop si je veux le lire en tout cas, je crois que ça me tente de moins en moins et que je ferais juste mieux de revoir "Ocean's Eleven"... ^^'
Franchement te forces pas si le livre ne te tente pas. Pour moi c'est le genre de livre où il faut savoir où on met les pieds pour l'apprécier, la Hard SF c'est pas pour tout le monde ;)
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